En 210 av. J.-C., toute la Sicile est occupée par les Romains.
Terre de colonisation située en plein cœur de la Méditerranée, l’île est depuis longtemps un berceau de la civilisation des cités :
Rouge : cités grecques.
Violet : cités phéniciennes.
Blanc : cités des populations locales.
Carte réalisée par Uwe Dedering, depuis Wikimedia Commons
Dans un mélange d’influences locales, italiques, phéniciennes et helléniques, chaque communauté citadine honore les dieux de son panthéon officiel en obéissance à son calendrier, tandis qu’une poignée de lieux de culte particulièrement prestigieux rayonnent sur une échelle régionale. Choisissant librement à l’intérieur de la large gamme d’options disponibles, les individus animent la fréquentation des sanctuaires publics ; à la maison, chaque famille perpétue la vénération de ses dieux ancestraux.
- Mais quel est l’impact de la conquête romaine sur les pratiques religieuses locales ?
- Est-ce que les Siciliens modifient leurs coutumes ou leurs choix religieux pour s’adapter à ce nouveau contexte ?
- La religion contribue-t-elle au processus de transformation de l’île en province romaine ?
- Que pensent les Romains des dieux siciliens et comment se comportent-ils vis-à-vis des cultes locaux ?
…
Pour répondre à ces questions, ma thèse a analysé le plus important dossier documentaire sur la Sicile d’époque romaine républicaine : sept discours écrits par Cicéron pour le procès contre C. Licinius Verrès, gouverneur de la province pendant trois ans (du 73 au 71 av. J.-C.), voleur d’argent public, ravisseur de statues, profanateur de temples et, surtout, impie impénitent. Enfin, toujours selon l’orateur…
Beatrice Lietz, Pour une étude de la religion en Sicile à l’époque républicaine : la Sicile vue de Rome dans les Verrines de Cicéron, thèse sous la direction de John Scheid et Carmine Ampolo, soutenue le 9 décembre 2019 à PSL (École Pratique des Hautes Études), en cotutelle internationale avec la Scuola Normale Superiore de Pisa.
